Pourquoi les femmes lèvent moins de fonds que les hommes ?

Toutes choses étant égales par ailleurs, il n’y aurait, a priori, pas de différence entre la femme et l’homme lorsqu’il s’agit de lever des fonds pour sa start-up.

Malgré tout, le pourcentage de femmes entrepreneures qui arrivent à lever des fonds est bas par rapport à celui des hommes. Comment expliquer cette différence ? Sexisme ? Idées reçues ? Manque de compétences ? Manque d’assurance ?

1) Doucement, mais sûrement ?
Lorsque l’on se lance en entrepreneuriat, on le sait très bien  : on n’est pas à l’abri d’un échec. Beaucoup de start-ups s’échouant lors des 3 premières années de leur création… Cet échec est, pour 70% d’entre elles, lié à une volonté de se développer prématurément : précipitation, connaissance du marché approximative, optimisme, surévaluation entrainent des prises de décision au mauvais moment avec moins de moyens qu’il ne faut, témoignant d’une stratégie mal peaufinée.
Or, les femmes sont, pour la plupart, connues pour leur côté perfectionniste, leur tendance à aller doucement, mais sûrement. Est-il alors envisageable d’affirmer que la nature précautionneuse des femmes pourrait leur permettre d’essuyer moins d’échecs ? Non.
Bien que les femmes soient susceptibles de ne pas développer leurs start-ups prématurément, elles adoptent plus souvent un plan de développement dysfonctionnel, et ce, malgré la validation de leur produit et positionnement lors de l’étude de marché.

2) Une discrimination évidente ?
Chacun d’entre nous se sent naturellement plus proche des personnes qui lui ressemblent. Si une personne ne nous ressemble pas, nous éprouvons, généralement, des difficultés à la comprendre. Or les investisseurs recherchent principalement une rentabilité élevée pour un faible risque.
Ce sont d’ailleurs, majoritairement des hommes. Il est alors aisé de comprendre que plus l’entrepreneur est différent d’eux, plus ils auront du mal à le comprendre et donc plus ils verront en lui/elle surtout un investissement risqué, et donc, n’en valant pas le coup.

3) Les femmes sont-elles vraiment différentes des hommes en entrepreneuriat ?
Il est vrai que les généralisations ne sont pas souvent louables, mais il est difficile de parler de sujets concernant les hommes et les femmes sans pour autant généraliser. Nous allons donc user de généralisations dans ce qui suit. Nous savons tous que les hommes et les femmes ne se différencient pas seulement par leur physique, mais aussi par leur éducation, formation et fréquentations respectives. Tout ceci, fait naître des conceptions différentes de la vie. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence la différence de fonctionnement du cerveau masculin et du féminin et que ceci serait corrélé à nos hormones.
Les femmes sont généralement meilleures sur le plan humain et social et attribuent souvent leur succès aux autres. Grâce à leurs multiples rôles et responsabilités, elles sont capables de réussir à gérer à la fois leur vie familiale, mais aussi leur vie professionnelle. Les femmes ont tendance à mener leur business de manière plus sérieuse que ne le font les hommes. Malgré tout, elles demeurent aussi ambitieuses que les hommes peuvent l’être particulièrement lorsqu’elles sont soutenues et encouragées.

4) Diversité entrepreneuriale, quel intérêt ?
De récentes études montrent que les entreprises ayant des conseils d’administration diversifiés et mixtes réalisent de meilleurs résultats que les autres. Avoir des femmes dans les conseils d’administration aide l’entreprise à avoir une vision plus réaliste, plus fiable et qui reflète bien la composition du marché ciblé. Ainsi, le marché des produits féminins en ligne est un marché énorme qui apporte beaucoup de revenus. Il s’avère alors évident qu’avoir des femmes dans le conseil d’administration apporte une meilleure compréhension des besoins des consommatrices ce qui permet à ces entreprises de mieux y répondre et donc, de mieux réussir. Les femmes apportent aussi davantage de stabilité au sein des équipes et un gain indéniable de créativité en fournissant des perspectives et un regard qui diffèrent souvent de celui des hommes.

5) Les avantages d’être une femme entrepreneure
Dans le monde des start-ups, il existe un stéréotype du  fondateur de startup que les investisseurs aiment particulièrement financer : jeune homme blanc et geek. Les femmes qui entreprennent doivent challenger ce stéréotype en montrant qu’elles peuvent proposer de nouvelles approches pour répondre aux besoins du marché qui peuvent mener vers de grandes réussites.
Ainsi, un des premiers avantages d’être une femme entrepreneure parmi le peu de femmes qui montent leur business est que l’on est plus facilement remarquée et que l’on a plus de chances que l’investisseur se souvienne de nous. Si la porteuse de projet remplit les conditions de niveau et de qualité de projet, si elle s’avère convaincante pendant le pitch et arrive à développer les qualités recherchées par les investisseurs alors faire partie de la « minorité » d’entrepreneuses ne sera plus un handicap, mais une force. Les investisseurs rechercheront alors parmi elles la perle rare, l’idée du siècle.

6) Les femmes et la levée de fonds
Pour lever des fonds, les femmes doivent réunir les qualités attendues par les investisseurs. Pour ce faire, il apparait comme nécessaire d’être coachée à la fois par des femmes, mais aussi par des hommes. Il convient aussi de repérer les fonds qui seraient intéressés par le type de projet présenté. De même, connaitre les investisseurs (via son réseau) peut s’avérer être d’une aide précieuse :
- Selon la British Researcher Library House, les femmes demandent à lever le montant de fonds exact dont elles ont besoin et n’obtiennent au final que la moitié de ce qu’elles ont demandé.
- Les femmes génèrent plus de revenus que les hommes en utilisant moins de fonds.
Les investisseurs, majoritairement des hommes, auraient plus tendance à financer les hommes plutôt que les femmes pour des raisons de recherche de similitudes, facilitée de compréhension et donc pour être rassurés quant aux risques et aux gains potentiels.

Si les femmes apprennent à avoir les qualités recherchées par les investisseurs en travaillant sur leurs forces, elles seront sans doute très fructueuses dans leurs levées de fonds. Le travail doit se faire à plusieurs niveaux :
- Networking.
- Formation d’équipe complémentaire et efficace.
- Choix des bonnes personnes pour se faire conseiller.
- Bonne gestion du business en usant de diverses ressources et de beaucoup de créativité.