Le libre choix de l'assurance emprunteur

> INTERVIEW ÉCONOMIE

Pour tous les crédits, l’assurance emprunteur se négocie

La loi de réforme du crédit change la donne au bénéfice de l’emprunteur. L’assurance qui était automatiquement vendue avec le prêt hier, se négocie aujourd’hui. Le point sur ces nouvelles dispositions avec Beryl Bes, de bb-a conseil, spécialiste banque et assurance.

Il y a des économies à faire ! Que vous empruntiez de l’argent pour investir dans des murs, une maison ou une voiture, la banque vous proposera toujours une assurance – non obligatoire – avec votre prêt.

Les nouvelles dispositions légales mises en oeuvre début 2010 par Madame Lagarde permettent de séparer l’offre de crédit de celle de l’assurance. Cette dernière faisait l’objet d’une “vente liée”, implicite, jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, le marché se libéralise et les assurances s’en sont emparé, en concurrence avec les banques. À l’emprunteur de faire jouer cette concurrence à son avantage. Il peut y gagner à la fois sur le coût de son assurance et sur les garanties proposées. Mais à la condition de savoir s’y retrouver…

> Concrètement, que va changer cette nouvelle loi pour l’emprunteur ?

Beryl Bes, bb-a conseil : La réforme du crédit prévoit l’obligation de faire remplir un questionnaire type à l’emprunteur, un document d’une vingtaine de pages environ, dénommée “fiche standardisée d’information” qu’il devra signer. En théorie, cette fiche devrait l’aider à définir plus personnellement ses besoins réels, à comprendre les différentes garanties proposées (invalidité, décès…) et donc à mieux pouvoir comparer les différentes propositions d’assurance…

> Un tel document suffit-il à faire jouer efficacement la concurrence ?

Beryl Bes, bb-a conseil : Il y a la volonté de faire un petit effort, mais dans les faits, les contrats sont complexes et souvent difficiles à appréhender pour un non-initié. Aujourd’hui, 85% de ce marché de l’assurance emprunteur est détenu par les banques. Or, il s’agit d’un marché très lucratif et il convient de bien étudier les contrats.

> À quoi faut-il faire particulièrement attention ?

Beryl Bes, bb-a conseil : Aux exclusions. Par exemple, à celles qui sont liées aux maladies du dos ou aux problèmes psychologiques et dépressifs. Il faut aussi éviter les contrats “indemnitaires” qui peuvent séduire… Je préconise plutôt les contrats “forfaitaires” : on rembourse 100, on est indemnisé sur 100. Il n’y a pas de mauvaises surprises.

> Un dernier conseil ?

Beryl Bes, bb-a conseil : Il faut bien lire et étudier un contrat, on peut vraiment gagner beaucoup en termes de coût et de qualité de couverture. Contrairement à une idée reçue, le sur-mesure n’est pas forcément plus cher, au contraire !

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